Bon anniversaire Val Thorens !

La création de Val Thorens : un scénario à rebondissements

Entre "Sueurs Froides" et "La Conquête de l'Ouest", le scénario de Val Thorens emprunte autant au thriller qu'au western. Le thriller parce qu'à ses débuts, la station a été menacée par des événements imprévisibles : la résistance de certaines voix politiques, qui s'opposaient au financement des équipements publics indispensables à la station. La crainte d'une vie impossible à haute altitude, après l'expérience traumatisante des tempêtes de l'hiver 1970. Les menaces fantaisistes de risques sur la santé. Le retrait du promoteur d'origine, Pierre Schnebelen, qui peinait à réaliser l'union sacrée autour de son projet du "ski 365 jours par an".

"Trop haut, trop loin, trop froid, trop venté, trop risqué" entend-on à l'époque à propos du projet de Val Thorens.

Pourtant, Pierre Josserand, jeune ingénieur missionné par Pierre Schnebelen, y croit dur comme fer. Il ouvre la version western de l'histoire, celle d'une conquête de l'altitude à laquelle se joindront d'autres pionniers. Malgré le retrait du promoteur, il poursuit sa mission grâce à des emprunts de la commune. Il installe son bureau dans un préfabriqué au pied des premières remontées mécaniques, financées par les fonds communaux. "Le premier hiver, on n’a pas vu grand monde" avouera-t-il. Son épouse, chargée de vendre les futurs appartements, présente le projet aux habitants de la vallée. Et se souvient de cette réponse qu'elle reçoit un jour : "Comment voulez-vous qu'on investisse là-haut... Même les vaches n'y vont pas !"

D'un investisseur aventurier à l'autre, la station sort de terre lentement et le domaine skiable se structure. La Cime Caron, éperon rocheux dominant la vallée des Belleville de ses 3.200 m, est équipée d'un téléphérique en 1982. Ce qui est alors le plus gros téléphérique de France dirige les projecteurs sur Val Thorens. Ingénieur visionnaire, Pierre Josserand dessine le domaine skiable tout en innovant dans le domaine du transport par câble, "un transport propre et vertueux" comme il aime à le rappeler. Ses innovations technologiques essaimeront dans toute la montagne : télésiège à double embarquement, télécabine à double câble tracteur, première remontée mécanique sans opérateur.

Des pionniers engagés

Au-delà du défi économique, Val Thorens est d'abord une aventure humaine. Des pionniers de la première heure s'engagent pour faire rayonner la station. On croise Jean Béranger, entraîneur de ski alpin et grande figure du ski français, qui crée à Val Thorens l'Ecole de Ski Français, le Club des Sports et l'Office de Tourisme. Il est accompagné de Christine et Marielle Goistchel, les soeurs médaillées des JO d'Innsbruck en 1964. Christine Goitschel raconte : "En 1973, lors de son ouverture, la station ne compte que quatre ou cinq familles. Des pionniers installés dans un Far West blanc. Il n'y a ni médecin, ni pharmacien, ni épicerie. C'étaient les ratracks qui nous montaient les vivres."

En 1977, devenu Maire de la commune de Saint Martin de Belleville, qui porte Val Thorens, Georges Cumin entreprend de redessiner le plan d'urbanisme de la station. Il réduit de moitié les surfaces autorisées à construire, jugées déraisonnables. Partisan des stations sans voitures, qui libèrent les paysages de l'omniprésence des "bagnoles", il dessine des liaisons piétonnes et skiables entre les différents fronts de neige. Et construit des parkings fermés pour les voitures. "Rendre obligatoire des parkings payants était un pari car beaucoup craignaient que cela ne dissuade la clientèle, mais il fut gagné car les touristes appréciaient les rues dégagées et la possibilité d'y déambuler en groupe".

Comme un fil d'Ariane, l'esprit pionnier et visionnaire perdure et se transmet. Aujourd'hui au terme de son développement immobilier, Val Thorens peaufine son offre de loisirs. La station vient d'inaugurer Le Board, tout nouveau centre sportif et culturel designé à l'image d'une... planche de snowboard. Un concentré d'activités aquatiques, sportives et de bien-être pour tous les âges, promues comme alternatives au ski.

Cimalpes à Val Thorens

En 2021, Cimalpes ouvre son agence à Val Thorens. Pour s'implanter, l'entreprise fait appel à un couple arrivé sur la station une vingtaine d'années plus tôt. Alexandra et Stéphane Meyniel, respectivement responsable Location et responsable Transaction, connaissent la station sur le bout des doigts. Et confirment l'esprit pionnier qui perdure.

"C'est un état d'esprit qui s'est imposé à tous les acteurs de la station, explique Stéphane. Une forme de pensée qui tient du "tout est possible, rien ne peut nous arrêter".

A cela s'ajoute l'esprit de famille qui soude les habitants isolés dans ce "bout du monde". Val Tho a été portée par des personnes de toutes origines, souvent extérieures à la Savoie. "Il était très facile de s'intégrer confirme Alexandra. Et comme les saisons d'hiver sont longues, et parfois dures, ça contribue à rapprocher les gens". Un esprit de famille décliné au sein même de l'agence, qui a dû faire face à un développement rapide et s'appuie dorénavant sur une équipe de huit personnes.

"On est ravis d'avoir pris le virage de l'immobilier ! Le contact clients est passionnant et on a plaisir à accueillir les hôtes dans une station qui possède autant d'atouts : l'altitude, le ski aux pieds, un domaine immense et une ambiance dynamique". Et s'il y avait une ombre au tableau ? "En mai et juin, quand il fait beau partout et que les gens sortent les barbecues, c'est un peu dur d'avoir encore les pieds dans la neige", avoue Stéphane.

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Retrouver l'histoire de Val Thorens

"Val Thorens 1969-1970-1971", Un devoir de mémoire par Pierre Josserand, Ed. Inverse.

"Mémoires des Belleville", Georges Cumin, Ed. FACIM, 2009

© OT Val Thorens