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Située entre la réserve naturelle des aiguilles Rouges et le Mont-Blanc, au carrefour de la Suisse et de l’Italie, la vallée de Chamonix compte 14 000 habitants hors saison et plus de 80 000 lits touristiques.
Chamonix a été la possession de plusieurs tribus gauloises successives, malgré l’hostilité du climat et de la situation géographique, avant d’être intégrée à l’Empire romain, puis au comté de Genève.
En 1091, le comte Aymon Ier de Genève fait don de la vallée à l’ordre des Bénédictins, qui y érigent d’abord un moulin et une ferme, puis un prieuré au XIIe siècle. Les moines ont tenté sans cesse d’imposer leur autorité, ce qui a donné lieu à de nombreux conflits avec les Chamoniards. Le prieuré a existé jusqu’en 1786, à l’emplacement de l’actuelle Maison de la Montagne.
L’économie locale se contente pendant longtemps de l’élevage et de la culture de champs d’avoine et de seigle. Mais en 1741, deux aristocrates anglais, William Windham et Richard Pocock, découvrent le prieuré de Chamouny, et surtout la mer de Glace, qu’ils vont rendre célèbre à travers toute l’Europe grâce à leurs récits dans plusieurs gazettes littéraires.
Cette trouvaille donne lieu à un tourisme un peu mystérieux, car on dit que les mauvais esprits règnent sur « les glacières ». C’est pourquoi la mission de faire visiter les environs est confiée aux cristalliers et chasseurs locaux, qui deviennent dès lors guides pour les touristes, principalement anglais.
En 1760, le naturaliste Horace Benedict de Saussure, de passage à Chamonix, est fasciné par le Mont-Blanc. Il souhaite y faire des expériences de physique et offre une récompense au premier qui lui ouvrira le chemin vers le sommet. Il faudra attendre le 8 août 1786 pour que Jacques Balmat et Michel Gabriel Paccard gravissent le Mont-Blanc pour la première fois. L’année suivante, Balmat y accompagnera Saussure afin qu’il mène à bien son projet.
Désormais, les sommets n’inspirent plus la peur. Mais c’est dès 1770 que la première auberge avait déjà été ouverte à Chamonix par Mme Coutterand : l’hôtel d’Angleterre. Et en 1783 ce sont environ 1500 personnes qui passent l’été dans la vallée. Le mouvement romantique démystifie également la haute montagne et la présente comme un havre de préservation de la nature.
Le Mont-Blanc, appelé « toit de l’Europe », a attiré de nombreuses célébrités : Louis Pasteur, George Sand, Victor Hugo, Goethe, Théophile Gautier… Chateaubriand et Napoléon III ont même arpenté la mer de Glace.
En 1796, le duché de Savoie devient français et le tourisme chamoniard reste surtout estival. En 1816, le premier hôtel de luxe sort de terre, l’hôtel de l’Union, suivi rapidement par 3 autres palaces.
En 1821, suite à la disparition de 3 guides qui tentaient de gravir le Mont-Blanc, la Compagnie des Guides est créée. Et jusqu’à la fin du XIXe, c’est l’activité de guide de montagne qui domine l’économie locale.
En 1893, la première paire de skis fait son apparition à Chamonix, grâce au docteur Payot, médecin chamoniard qui s’est aperçu que cet outil lui facilitait la tâche pour rendre visite à ses patients dans toute la vallée.
Au début du XXe siècle, c’est l’hôtellerie qui fait vivre le secteur : en 1914, on compte déjà 39 hôtels à Chamonix et aux alentours. Et en 1909, le petit train à crémaillère du Montenvers permet aux touristes d’admirer la mer de Glace sans effort.
La première route carrossable entre Chamonix et Genève avait été construite sous Napoléon III. Mais c’est le développement des voies ferroviaires qui va désenclaver la ville et faire exploser l’engouement pour les sports d’hiver. Ainsi, en 1901, la compagnie PLM amène le chemin de fer jusqu’à la vallée : la voie est libre pour le tourisme hivernal et Chamonix devient l’une des premières stations de sports d’hiver du pays.
La première vraie saison a lieu en 1906-1907, grâce à l’initiative du Club alpin français, qui organise des concours de sports d’hiver pendant plusieurs semaines.
Le 21 novembre 1921, afin de préserver l’impact touristique qu’a le Mont-Blanc sur la vallée, l’État autorise, par décret, la ville à porter le nom de Chamonix-Mont-Blanc.
En 1924, les premiers Jeux olympiques d’hiver à Chamonix ont définitivement scellé le destin de la station. Et le secrétariat du comité d’organisation est confié à Roger Frison-Roche, le célèbre écrivain et guide de montagne, premier non chamoniard à devenir membre de la Compagnie des Guides de Chamonix.
Il a fallu construire d’urgence une piste de bobsleigh et le premier tronçon du téléphérique vers les Glaciers pour l’atteindre. Cette remontée mécanique a été le premier téléphérique français destiné aux voyageurs. Un tremplin de saut à ski et une patinoire ont également dû sortir de terre dans un temps record. Ce sont finalement 15 000 personnes qui sont venues encourager les 300 concurrents représentant 16 nations.
Le téléphérique de Pranplaz a vu le jour en 1927, puis son deuxième tronçon vers le Brévent en 1930. C’était, à cette époque, la plus haute remontée mécanique du monde.
En 1955, le téléphérique de l’aiguille du Midi est inauguré, avec un tracé qui permet d’atteindre son sommet à 3 842 m d’altitude. Celui de la Flégère suivra en 1956 et les domaines skiables s’agrandissent au Brévent, à la Flégère, au Tour, puis aux Grands-Mornets en 1964.
Dans les années 60, l’essor de la station est à son comble, avec les Championnats du monde de ski alpin en 1962 et l’ouverture en 1965 du tunnel du Mont-Blanc, qui offre un point de passage vers l’Italie.
L’architecture historique a également été préservée : chapelles protestantes, fermes traditionnelles, façades « Art déco »… Et elle cohabite avec les constructions plus modernes.
Les années 70 voient se multiplier les aménagements municipaux : bibliothèque, MJC, collège, lycée professionnel…
Malheureusement, la flambée du tourisme va de pair avec le développement du transport routier, source de nuisances pour les habitants. Aujourd’hui, la station fait en sorte de préserver l’environnement naturel malgré une économie axée sur le tourisme. En 2009, Chamonix s’est engagée, avec les 4 autres collectivités de la Communauté de Communes de la Vallée de Chamonix-Mont-Blanc, dans un Plan Climat Énergie Territorial, afin de lutter pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre et pour adapter la zone au changement climatique.
Quoi qu’il en soit, Chamonix reste l’une des plus grandes destinations touristiques mondiales, hiver comme été, et elle accueille toujours d’importants événements internationaux.